« Les gens pensent souvent que les sœurs sont des femmes strictes et disciplinées qui se cachent derrière les murs de vieux bâtiments médiévaux. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité ».
La parole est à Lana, qui effectuait un stage dans notre maison du patrimoine dans le cadre de son cours d’histoire publique à l’Université de Gand. Pendant son stage, Lana a contribué au projet « soins narratifs », dans le cadre duquel nous enregistrons les histoires de vie de nos sœurs âgées.
Qu’est-ce que se sont les soins narratifs ?
Les soins narratifs sont devenus très populaires ces dernières années dans le domaine des soins aux personnes âgées. Les soins narratifs partent du besoin des personnes âgées de regarder leur vie en arrière. En donnant un sens aux événements et aux choix effectués dans leur passé, les personnes âgées peuvent accroître leur capacité à faire face à la vulnérabilité physique et mentale dans le présent.
À la Maison du patrimoine, nous appliquons les soins narratifs aux religieuses âgées qui, en plus de leur fragilité physique, sont également confrontées à une société sécularisée qui, souvent, comprend mal le choix de vie qu’elles ont fait en tant que jeunes femmes en entrant au couvent. Aujourd’hui, peu de gens savent que ces femmes appartenaient souvent à la première génération de diplômées de l’université ou que nombre d’entre elles étaient directrices de grandes écoles et de centres de soins. C’est le cas de Sœur Gaby (Gabrielle-Mary), pionnière de l’éducation des sourds et de la prise en charge des adultes atteints de déficience intellectuelle.
En visite chez Sr. Gaby
Ci-dessous, Lana décrit avec ses propres mots comment elle a vécu son stage et ses rencontres avec Sœur Gaby.
« Lorsqu’on parle des religieuses, les gens pensent souvent à des religieuses strictes et disciplinées qui se cachent derrière les murs de vieux bâtiments médiévaux. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, car pendant mon stage à l’Erfgoedhuis | Sœurs de la Charité, il est apparu plus d’une fois que les religieuses sont toutes des dames extraordinaires avec des histoires extraordinaires.
On m’a confié la tâche d’interviewer une religieuse pour reconstituer l’histoire de sa vie. J’ai rendu visite à Sœur Gabrielle-Marie Holvoet, plus connue sous le nom de « Sœur Gaby », trois fois au total. Grâce à ces quelques conversations détaillées, j’ai non seulement appris davantage sur son parcours personnel avec les Sœurs de la Charité, mais aussi sur la vie de couvent en général. »
Au-delà des clichés
Lana continue : « Bien sûr, la plupart des clichés s’avèrent faux et la vie religieuse est bien plus importante que nous ne le pensons tous. La vie des sœurs est entièrement consacrée à la foi, au service et à la charité, ce qui se reflète dans les tâches qu’elles entreprennent. Sœur Gaby, par exemple, a consacré toute sa vie à enseigner les enfants sourds et malentendants et à guider les enfants handicapés. Lorsqu’on l’entend parler avec émotion de sa carrière professionnelle, on se rend vraiment compte qu’elle s’est consacrée entièrement à ses tâches. »
« Encore aujourd’hui, les religieuses vivent les valeurs de la foi et je ne dis pas que nous devrions nécessairement suivre leurs traces en termes de vie conventuelle, mais ce dont je suis fermement convaincue, c’est que nous pourrions apprendre beaucoup d’elles sur l’amour et la tolérance. »
Un cadeau pour Sr Gaby
En guise de souvenir, Lana a également offert à Sœur Gaby une copie entièrement dactylographiée et magnifiquement reliée de l’histoire de sa vie unique. Et bien sûr, nous avons également inclus une copie dans notre bibliothèque.